Texte 3

vidéo Sep 23, 2025

Si aujourd’hui, le terme quantique est très tendance, c’est parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Dans les années 1970, pour être à la mode, il fallait qualifier nos approches de « psychologiques », de « transpersonnelles » ou de « systémiques ». Dans les années 1990, pour être à la mode, il suffisait d’ajouter le qualificatif « énergétique » à sa pratique pour voir, du jour au lendemain, le volume de sa clientèle augmenter. C’est ainsi qu’ont fleuri les médecines énergétiques, les thérapies énergétiques, le massage énergétique, l’équilibrage énergétique, la nutrition énergétique, l’agriculture énergétique, le nettoyage énergétique, la communication énergétique, la sexualité énergétique et j’en passe. Aujourd’hui, exit l’énergétique. Il faut être quantique pour être branché et pour être écouté. Le public en quête de renouveau se précipite vers tous les colloques de médecine quantique, de thérapie quantique, de massage quantique, de nutrition quantique, de sexualité quantique… À regarder de près, le contenu du discours n’a pas vraiment changé. Car dans l’esprit de beaucoup de personnes, quantique est considéré à tort comme un synonyme d’énergétique…

À quoi est-ce dû ? Probablement au fait que la physique quantique est remplie de paradoxes que ni nos sens, ni notre cerveau ne peuvent appréhender. À proprement parler, la physique quantique est inconcevable, dans le sens où elle ne peut être ni conçue, ni pensée, ni représentée à partir des concepts forgés au cœur de notre univers tridimensionnel. Malgré cela, jusqu’à présent, les prédictions de la physique quantique n’ont jamais été prises en défaut en plus de cent années d’expérimentations et de vérifications. Il semble que, jusqu’à preuve du contraire, le modèle quantique du Réel soit mathématiquement juste, mais impossible à interpréter à partir de notre expérience sensorielle de la réalité. D’ailleurs, si l’on interroge n’importe quel physicien quantique à travers le monde à propos de la nature du Réel, il vous répondra (s’il est honnête) : « Je ne sais pas ce qu’est le Réel, de manière ultime ! »

En cela, on pourrait dire que les questions soulevées par la physique quantique rejoignent les interrogations plurimillénaires des traditions philosophiques du monde entier, qu’elles soient orientales, occidentales ou chamaniques. Depuis la nuit des temps, ces questions se répètent à l’infini, sans qu’aucune réponse satisfaisante sur le plan rationnel n’ait été apportée : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Lorsque nous percevons la réalité, est-ce vraiment la réalité que nous percevons ou son reflet ? Pourquoi les objets qui, en réalité, sont constitués de vide à plus de 99,99 %, nous semblent si solides et si matériels ? Quels rapports y a-t-il entre la matière, l’énergie et le vivant ? Qu’est-ce que la vie ? D’où vient notre conscience ? Qu’est-ce que la Réalité, finalement ? »

Au-delà du phénomène de mode récupéré par les opportunistes en quête de reconnaissance facile, je suis convaincu que le public ne se trompe pas en s’intéressant de plus en plus à la vision quantique du Réel. Instinctivement, les individus en recherche de sens ont compris que le paradigme quantique peut véritablement nous sortir des impasses dans lesquelles la pensée occidentale s’est engouffrée. Le rationalisme scientifique né au siècle des lumières a conduit notre monde à des aberrations morbides et mortifères dans presque tous les domaines de la Vie ! La méthode analytique a divisé et séparé ce qui aurait dû rester toujours uni. Le monde est divisé et en guerre, les humains sont séparés les uns des autres et de la nature, l’individu est coupé non seulement de son corps, mais aussi de la transcendance.

Dans ce contexte de division, le plus grand apport de la physique quantique est de recréer des ponts entre des mondes qui n’étaient plus capables de communiquer entre eux. Par manque de langage commun, par manque de pensée transdisciplinaire, par manque de hauteur paradigmatique… Grâce à cette approche, le physicien-observateur n’est plus retranché dans sa tour d’ivoire et redécouvre son interaction fondamentale avec le monde qu’il observe, le médecin retrouve le lien entre le corps et l’esprit, le biologiste repense la cellule entre biochimie et électromagnétisme, le neurologue retisse le système nerveux entre neurotransmetteurs et résonance ondulatoire, le généticien découvre l’ADN au carrefour des bases azotées et des biophotons. Tous ces ponts ont été conçus, formalisés, consolidés à partir de la fin des années 1970, essentiellement dans le domaine des sciences de la nature, de la médecine et de la biologie.

Dans le domaine de la psychologie, peu de penseurs s’étaient aventurés dans la recherche de ponts pouvant relier conscience et réalité objective. Le grand psychanalyste Carl Gustav Jung s’était rapproché de Wolgang Pauli, prix Nobel de physique, pour explorer avec lui comment la conscience et la réalité physique pouvaient dialoguer à travers les phénomènes de synchronicité (terme inventé par C.G. Jung lui-même). Il avait également proposé une vision audacieuse du destin individuel en postulant pour notre supraconscience une inversion du sens d’écoulement du temps (du futur vers le passé). Pour lui, les causes qui nous font faire des choix aujourd’hui viennent de notre futur pour orienter notre vie vers la réalisation de notre destinée. Quand on sait qu’en physique quantique, le temps s’écoule effectivement à l’envers du point de vue des particules élémentaires, on ne peut que saluer cet esprit visionnaire et avant-gardiste ! Parmi les pionniers qui ont cherché à établir des ponts entre conscience subjective et réalité objective, citons également Régis et Brigitte Dutheil qui ont proposé un modèle fascinant de l’homme superlumineux, en faisant converger les réflexions des philosophes, les recherches sur les expériences de mort imminente, les phénomènes de synchronicité, les découvertes récentes de la psycho-neurobiologie et certains paradoxes de la physique quantique… De leur côté, des physiciens comme Philippe Bobola, Jean-Pierre Garnier-Malet, Emmanuel Ransford proposent des modèles qui décrivent comment la conscience intègre la réalité matérielle et peut l’influencer.

 

Close

50% Complete

Two Step

hello again

Two Step

testing testing